Le 30 janvier 2015
CPLF: interview du Docteur Jean-Pierre Grignet
Depuis 2005, Lille Grand Palais a régulièrement le plaisir d’accueillir le Congrès de Pneumologie de Langue Française. La dernière édition en date, celle de 2013, avait réuni plus de 5 200 participants. Il y a quelques semaines, le Docteur Jean-Pierre Grignet revenait avec nous sur l’aventure CPLF.
Pourquoi avoir créé l’association Pneumologie Développement ?
Cette association a été créée sous les conseils de Fiducial afin de réunir 3 congrès : un Parisien qui se tenait en décembre à la Maison de la Chimie, un francophone qui se tenait soit en Province soit en Afrique du Nord (la SPLF), et un national le 3è à Nice (pour l’APP).
Ayant senti que l’industrie pharmaceutique ne suivrait plus longtemps les congrès dans leur financement, nous avons décidé de créer notre propre association de pneumologie nous permettant de créer le contenu du congrès
Pourquoi avoir choisi Lille pour faire votre congrès ?
Le Comité est composé de 6 membres, dont 3 associés qui décident du lieu du congrès. Un gérant est élu tous les 2 ans pour la SPLF et l’APP, et tous les ans pour les Hôpitaux Généraux. Après avoir réussi à convaincre l’ensemble de ces associés de venir à Lille pour le 1er congrès en 2005, cela s’est imposé comme une évidence d’y revenir.
Lille, essayer c’est l’adopter ! Elle offre un énorme avantage grâce à sa proximité avec Londres, Bruxelles, La Haye et Luxembourg.
Lille est un réel pôle européen valable et non surchargé par des réunions politiques comme peut l’être Bruxelles. De plus, c’est une destination accueillante, chaleureuse, à taille humaine avec beaucoup de choses à voir sur un court périmètre, comme de très jolis musées et de belles pierres flamandes. Enfin, la restauration est de qualité pour tous les budgets.
Quelle est la dimension internationale du Congrès de Pneumologie de langue française ?
Le CPLF se situe en 3ème position dans sa discipline, en terme de participation et de contenu scientifique :
– Le 1er étant l’ERS International Congress (European Respiratory Society) qui tourne un peu partout : 25000 congressistes et plus de 400 session.
– Le 2nd étant l’ATS Congress (American Thoracic Society): 20000 congressistes
– Et le CPLF en France avec une moyenne de 5000 congressistes
Concrètement, le CPLF rassemble 40 nationalités provenant de : Suisse, Italie, Espagne, Portugal, Liban, Belgique, Afrique du Nord et Afrique Noire), Québec, Canada, Catalans, Pays Basque, Luxembourg et Vietnam…
Grâce à l’association créée avec le Docteur Blanc, nous avons des liens particulièrement forts avec le Vietnam. Depuis 8 ans, des échanges réguliers permettent à de jeunes pneumologues vietnamiens de venir passer 6 mois dans des services de pneumologie dans toute la France et en particulier au CH de Denain où je travaille. Ils sont généralement logés et nourris, et bénéficient de billets d’avion A/R, ils doivent bien sûr parler Français couramment.
Petite anecdote, le 1er « stagiaire Vietnamien » venu dans nos Services en 1995 est désormais Chef du Service de Pneumologie au CH de Dalat au Nord de Saïgon où est décédé le dernier Empereur. Le plus diplômé du Vietnam vient chaque année passer 4 à 6 mois à l’hôpital de Cauchin à Paris dans le cadre de son Master et de son DEA.
Les liens sont nés en 1992 avec le Vietnam grâce au Docteur Toty (l’inventeur des drains Toty) du Professeur Trung et du Professeur Chau à Hanoï. J’y suis allé une quinzaine de fois, un congrès s’y tient tous les 2 ans. L’association permet à 10 pneumologues français volontaires (ils payent leur voyage) de se rendre là-bas 2 fois par an pour des missions comme : des cours en BPCO – cancérologie – allergologie – maladies du sommeil et chirurgie thoracique ; des soins dans des structures hospitalières. Une vingtaine d’opérations est également programmée sur 8 jours avec le suivi post-opératoire….
Des liens importants ont également été tissés avec le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, le Québec, la Belgique, la Suisse, l’Espagne, le Portugal et le Liban.
Tout d’abord avec l’AFMAPATH au Maroc, le Docteur Mohamadi à Marrakech, le Professeur El Ibrahami à Casblanca, ou le Professeur Bartal à Tanger. Puis avec la Société de Pathologie Thoracique Tunisienne avec le Professeur Ali Benkhader, ou le Professeur Belhis. Ensuite avec la Société de Pneumologie Algérienne grâce au Professeur Nafti Salim. Le Liban avec Monsieur Khoury, le Portugal grâce à Mme Marquez-Gomez ou encore la Belgique avec le professeur Michel Méresse….
Comment voyez-vous l’évolution du congrès CPLF dans les années à venir ?
Je pense que le taux de participation ne baissera pas, la durée du congrès peut éventuellement se raccourcir tout simplement en raison de la nouvelle loi mise en place par le Gouvernement qui ne veut plus que les laboratoires financent les congrès ; la formation continuera à être donnée et les échanges seront toujours primordiaux.
Voir aussi: le témoignage de Chantal Anciaux, directrice technique du congrès