Environnement et cancer

Le Docteur Fabrice Nesslany, chef du service de toxicologie génétique à l’Institut Pasteur de Lille interviendra lors de la conférence « Cancer : quels sont nos risques ? » du jeudi 28 novembre à Lille Grand Palais.

Quelle est la responsabilité de l’environnement dans les cancers ?

Selon l’OMS, 19 % de l’ensemble des cancers peuvent être attribués à l’environnement soit 1,3 millions de décès chaque année.

L’impact est lourd, les chiffres parlent d’eux mêmes, et tout comme la génétique, l’environnement est un facteur majeur dans la survenue d’effets mutagènes et cancérogènes. Les facteurs environnementaux chimiques sont nombreux : la pollution industrielle, la pollution automobile, les pesticides…, mais aussi, l’alcool, le tabac, l’alimentation, la pollution domestique… La liste est longue.

Depuis 2007, l’Europe et l’Etat réagissent en proposant des réglementations : « Le règlement REACH a pour vocation de contrôler les produits chimiques en circulation sur le territoire européen mais également de protéger la santé humaine et l’environnement à cela s’ajoute le plan Ecophyto qui vise à diminuer de 50 % l’utilisation des pesticides d’ici 2018 sans baisser la productivité agricole » précise Fabrice Nesslany.

Parallèlement, « environ 100 000 molécules synthétiques différentes sont libérées dans l’environnement. Certaines sont potentiellement des perturbateurs endocriniens et pourraient avoir une incidence dans le développement de certains cancers. »  L’heure est donc à la surveillance et à l’utilisation raisonnée de produits qui sont des perturbateurs endocriniens comme le cas préoccupant du Bisphénol A dans le cancer du sein et de la prostate. D’après le Dr Fabrice Nesslany, « la gestion de l’ensemble des risques induits par ces substances constitue un véritable challenge.» Le travail du docteur Nesslany porte sur la mutagenèse : étudier les substances qui perturbent l’organisme en induisant des mutations et représentent donc un risque de développement de cancer : « protégeons-nous des mutagènes cancérogènes qui feront les maladies de demain »